Alcool frelaté en voyage : un danger sous-estimé pour les touristes

Prendre un verre face à la mer ou savourer un cocktail exotique au coucher du soleil fait souvent partie des plaisirs d’un voyage. Pourtant, derrière cette apparente convivialité se cache un risque bien réel : l’alcool frelaté. Quels sont les pays à risque ? Comment s’en protéger ? On vous dit tout.

Pourquoi l’alcool frelaté est un véritable risque

Les boissons que vous consommez à l’étranger ne sont pas toujours aussi sûres qu’il n’y paraît. Présent dans de nombreuses destinations touristiques, l’alcool frelaté est soit contrefait, soit mal régulé. C’est-à-dire que l’on retrouve du méthanol dans sa composition finale, ce qui est hautement toxique. Même consommé à petites doses, l’alcool frelaté peut avoir des conséquences dramatiques : cécité, insuffisance hépatique, coma, voire décès dans les cas les plus graves.

À mesure que les cas se multiplient, les autorités sanitaires et les ambassades alertent les voyageurs et le problème ne concerne pas uniquement des pays lointains puisque l’office européen de lutte antifraude (OLAF) a saisi près de 400 000 bouteilles de vodka et de whisky contrefaites en Europe ces dernières années. 

Pourquoi ce phénomène se développe-t-il ?

Les réseaux de production d’alcool contrefait ou mal régulé continuent de prospérer, en particulier dans des zones touristiques à forte demande et des marchés à contrôle laxiste. Ainsi, plusieurs facteurs expliquent la montée de l’alcool frelaté :

• Hausse des taxes et des prix officiels de l’alcool dans certains pays, poussant une partie du marché vers l’illégal. 
• Forte demande touristique pour des boissons à bas coût, notamment dans des resorts ou dans des zones de fête.
• Régulation parfois insuffisante, production clandestine ou importation illégale qui échappent aux contrôles.
• Réseaux organisés de contrebande et de contrefaçon à l’échelle internationale.

Où faut-il faire particulièrement attention à l’alcool frelaté en voyage ?

Voici des destinations où le risque est avéré ou en forte progression :

• Turquie (en particulier à Istanbul, Ankara et Antalya) : de nombreux cas d’intoxication ont été recensés ces derniers mois.
• Kenya : le gouvernement britannique a publié un avertissement concernant les boissons locales contrefaites. 
• Asie du Sud-Est : des cas d’empoisonnement à l’alcool frelaté ont été signalés au Vietnam, au Laos et en Indonésie, notamment dans les zones côtières et les lieux de fête.
• Europe de l’Est : certains réseaux de contrefaçon diffusent des produits vers la Pologne, la Roumanie ou la Bulgarie. 

Conseils pratiques pour voyager en toute sécurité

Pour limiter les risques liés à l’alcool frelaté, voici quelques bonnes pratiques :

• Acheter dans des établissements réputés (magasins agréés, grandes chaînes, duty-free) et éviter les vendeurs ambulants ou les bars non officiels.
• Vérifier l’intégrité de la bouteille : le scellé doit être intact, l’étiquette bien imprimée, sans faute d’orthographe ou marque suspecte.
• Privilégier les boissons standard : les bières en contenant scellé sont moins à risque que les spiritueux locaux non contrôlés. Il est donc plus sûr d’éviter les cocktails.
• Attention aux offres trop “all inclusive” ou ultra-bon marché en alcool : si ce n’est vraiment pas cher, c’est qu’il peut y avoir un problème !
• Connaître les symptômes d’intoxication au méthanol : nausées, vomissements, vision trouble, douleurs musculaires, etc. Et en cas de doute, n’hésitez pas à foncer aux urgences. 

Sans tomber dans la panique, il convient d’être prudent pour éviter une intoxication à l’alcool frelaté pendant votre voyage. Si vous avez le moindre doute, ne buvez pas, ou alors privilégiez une boisson en canette ou bouteille à usage unique.

Sources :

• https://nypost.com/2025/10/25/lifestyle/travel-warnings-expand-after-surge-in-fake-alcohol-poisonings/
• https://www.thetimes.com/travel/advice/alcohol-poisonings-travel-advice-lj2pfw88t?utm_