Intox : une IA déclare à tort la faillite d’une agence de voyage
Une agence de voyages berlinoise, Seyvillas, vient d’engager une procédure judiciaire contre Google, l’accusant de diffuser, via son moteur de recherche, des informations erronées et destructrices pour sa réputation.
- Seyvillas accuse Google de diffuser des informations fausses concernant sa prétendue faillite, nuisant à sa réputation.
- Google admet des erreurs causées par une mauvaise interprétation des requêtes et des limites de son IA.
- Seyvillas intente une action judiciaire pour faire reconnaître la responsabilité de Google dans ces rumeurs malveillantes.
- L'affaire soulève des questions sur la responsabilité des géants du numérique concernant l'exactitude des données générées par l'IA.
Résumé généré automatiquement
Des annonces de faillite fantaisistes
C’est une découverte ahurissante qui a poussé Julian Grupp, directeur général de Seyvillas, à porter l’affaire devant les tribunaux. En effectuant une simple recherche sur Google, il a été confronté à la mention que son entreprise avait déposé le bilan. Une annonce confirmée à plusieurs reprises, mais avec des variantes incohérentes : selon la requête, la faillite aurait été déclarée à l’automne 2023, ou bien une procédure d’insolvabilité aurait été ouverte par un tribunal de Potsdam durant l’été 2024. Une troisième version affirmait que cette procédure était déjà close et que Seyvillas aurait été repris par le voyagiste concurrent Dertour.
« Il faut parler d’inventions de l’IA », s’énerve Julian Grupp, dénonçant des allégations absolument fausses. Selon lui, ces fausses informations, produites à la volée par les algorithmes de Google, nuisent gravement à l’image, à la confiance des clients et au chiffre d’affaires de l’agence.

La réponse de Google : erreurs plutôt que malveillance
Interrogé, Google a reconnu l’apparition « d’aperçus IA étranges, inexacts ou inutiles », tout en expliquant que de telles erreurs peuvent survenir en raison d’une mauvaise interprétation des requêtes, d’une compréhension imparfaite des nuances linguistiques sur le web ou d’un manque de sources fiables. Ces explications, tout en tentant de dédramatiser, n’ont pas suffi à apaiser Seyvillas.
Une action judiciaire pour réparer le préjudice
Le recours au tribunal marque un tournant pour Seyvillas, décidée à faire reconnaître la responsabilité de Google dans la diffusion de ces rumeurs infondées. L’issue de ce procès pourrait, au-delà de l’indemnisation éventuelle, poser de nouvelles limites à la responsabilité des géants du numérique quant à l’exactitude des informations générées par leurs intelligences artificielles.
L’affaire Seyvillas illustre une fois de plus les dérives possibles des outils numériques lorsqu’ils échappent au contrôle de leurs créateurs. Après l’Argentin indemnisé par Google pour avoir été exposé malgré lui sur Street View, c’est désormais un voyagiste berlinois qui dénonce les conséquences d’informations fausses générées par l’IA. Deux dossiers différents, mais un même enjeu : celui de la responsabilité de Google face aux dommages causés par ses technologies.