politiques touristiques

Face au surtourisme, de plus en plus de destinations mettent en place des politiques touristiques restrictives : taxes, quotas de visiteurs, fermetures temporaires… L’objectif affiché est clair : préserver les sites culturels et naturels tout en améliorant la qualité de vie des habitants. Mais une question persiste : ces mesures fonctionnent-elles réellement ?

🔴 Ce qu'il faut retenir :
  • Les taxes touristiques (ex. Venise, Bali) génèrent des revenus mais peuvent sembler une source facile de revenus sans garanties.
  • Les quotas de visiteurs (ex. Machu Picchu, parcs nord-américains) protègent la nature mais compliquent la planification.
  • Les interdictions (paquebots, Airbnb, fermetures d’îles) aident l’environnement mais inquiètent les acteurs économiques.
  • Ces mesures fonctionnent si accompagnées d’investissements, de programmes éducatifs et d’une diversification de l’offre.

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Les taxes touristiques : une manne financière utile ?

Récemment, de nombreuses villes et des pays ont introduit une taxe de séjour ou une taxe d’entrée. En voici quelques exemples : 

  • Venise applique depuis 2024 une taxe journalière sur les périodes les plus fréquentées. Pour l’instant en phase d’essai, elle devrait augmenter et se généraliser en 2026.
  • Bali a mis en place une taxe environnementale en 2024 d’un montant d’environ 10€ par personne. Elle sert à financer la protection des plages et des forêts.
  • Tanzanie : en plus d’imposer une assurance pour tous les visiteurs étrangers, ces derniers doivent maintenant s’acquitter d’un droit d’entrée sur le territoire de 90$.
  • L’Islande a réintroduit sa taxe de contribution écologique pour les voyageurs : environ 4€ par nuit en hôtel et 2€ en camping.

Ces taxes permettent de générer des revenus supplémentaires pour financer les infrastructures et l’entretien des sites. Mais certains voyageurs estiment qu’elles sont surtout une source de revenus facile pour les autorités, sans toujours garantir une amélioration visible sur le terrain.

Les quotas de visiteurs : un outil efficace, mais frustrant

Parmi les politiques touristiques restrictives, limiter le nombre de visiteurs quotidiens est une autre stratégie : 

  • Au Machu Picchu, les entrées sont désormais limitées et réparties par créneaux horaires.
  • Dans les parcs nationaux américains et canadiens, certaines randonnées nécessitent une réservation en amont et le nombre de billets délivrés est restreint. En parallèle, beaucoup ont mis en place un système de navettes, parfois payantes, pour limiter le nombre de véhicules.
  • Plus près de chez nous, certaines calanques marseillaises ne se visitent que sur réservation pendant la période estivale.
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Le Machu Picchu © patburdubc0

Ces quotas ont des effets indéniables : la biodiversité se rétablit, l’expérience est plus agréable pour les voyageurs et les habitants ressentent moins de pression. En revanche, ils rendent les voyages plus compliqués à planifier et renforcent l’idée que seuls ceux qui réservent tôt ou paient plus cher peuvent accéder à ces lieux emblématiques.

Les interdictions et restrictions : nécessaires, mais impopulaires

Certaines politiques touristiques vont encore plus loin :

  • Les paquebots géants sont interdits dans le centre historique de Venise.
  • Les locations touristiques type Airbnb sont limitées à Amsterdam et Barcelone. Quant à Manhattan, à New York, elles sont tout bonnement interdites.
  • Des plages ou îles en Asie du Sud-Est ferment plusieurs mois par an pour protéger les récifs coralliens. On peut citer l’exemple de la Thaïlande, où Maya Bay, le lieu de tournage du film “La Plage”, ferme régulièrement pour permettre à l’écosystème marin de se régénérer et éviter une trop forte pression environnementale. C’est également arrivé aux Philippines, où l’île de Boracay a fermé pendant 6 mois en 2018. 
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La célèbre Maya Bay ©Mikecleggphoto

Ces restrictions apportent des résultats positifs pour l’environnement et le patrimoine. Mais elles sont souvent mal perçues par les acteurs économiques locaux, qui craignent une baisse de revenus.

Est-ce que ces politiques touristiques fonctionnent vraiment ?

La réponse est nuancée. Oui, ces mesures contribuent à réduire la pression sur certains sites et améliorent leur préservation. Mais elles ne sont efficaces que si elles s’accompagnent d’autres mesures :

  • Des investissements réels et tangibles dans les infrastructures.
  • Des programmes éducatifs pour sensibiliser les voyageurs, mais aussi les habitants.
  • Une diversification de l’offre touristique pour répartir les flux vers des destinations alternatives.

Autrement, ces politiques risquent d’être perçues comme de simples mesures financières ou symboliques, sans effet durable.

Les taxes, quotas et restrictions ne sont pas une solution miracle, mais elles font partie d’un nouveau modèle de politiques touristiques plus responsables. Leur succès dépend surtout de la façon dont elles sont appliquées et de la transparence sur l’utilisation des fonds collectés. Pour les voyageurs, cela signifie qu’il faudra planifier davantage, mais aussi profiter d’expériences plus authentiques et respectueuses.

Sources :

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