tourisme durable

Le “tourisme durable” est devenu un terme incontournable pour les voyagistes de tout bord. De plus en plus de destinations promettent de réduire l’empreinte écologique des visiteurs, tout en soutenant les communautés locales. Mais derrière les discours séduisants, quels pays passent vraiment à l’action ? Ces initiatives ont-elles un véritable impact ou ne sont-elles qu’un simple argument marketing ? On décrypte cette tendance.

🔴 Ce qu'il faut retenir :
  • Le Costa Rica est un modèle international avec plus de 25 % de son territoire protégé par des parcs nationaux.
  • Le Bhoutan limite le tourisme avec une redevance élevée pour financer la conservation locale et limiter l'impact environnemental.
  • Les initiatives de tourisme durable engendrent des revenus locaux et valorisent des pratiques souvent oubliées.
  • Le greenwashing constitue un risque, avec des destinations qui promeuvent un tourisme de masse contraire à leurs engagements environnementaux.

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Des engagements concrets pour un tourisme durable

Certains pays sont des pionniers dans le domaine des voyages responsables. On peut par exemple citer le Costa Rica, qui est une référence internationale et dont la réputation n’est plus à faire en matière de protection de la biodiversité, avec plus de 25 % de son territoire constitué de parcs nationaux et réserves naturelles. 

tourisme durable
Paysage du Costa Rica © Frank Ravizza

Autre pays qui est un modèle du genre : le Bhoutan avec son concept “High-Value, Low-Impact”, qui limite volontairement le nombre de voyageurs grâce à une redevance très élevée à payer pour pouvoir y séjourner. Les recettes de cette taxe financent directement la conservation des forêts, des monastères et des infrastructures locales.

Plus récemment, plusieurs pays ont renforcé leurs politiques afin d’orienter leurs visiteurs vers un tourisme durable et des pratiques plus respectueuses, autant au niveau de l’environnement que de la culture locale :

  • Grèce : après des années de surtourisme, notamment sur certaines îles des Cyclades, le gouvernement a commencé à restreindre certains projets immobiliers destructeurs, comme l’arrêt d’un complexe hôtelier de luxe à Milos pour préserver un littoral fragile.
  • Portugal : son plan “Tourisme 2027” met l’accent sur la certification environnementale des hébergements, l’efficacité énergétique et la gestion responsable de l’eau.
  • Inde : plusieurs États, comme l’Uttarakhand ou le Meghalaya, développent des programmes de tourisme durable, forment des guides locaux et investissent dans des infrastructures résistantes aux changements climatiques.
  • Hawaï (États-Unis) : l’archipel prévoit d’instaurer une taxe dédiée à la protection de ses écosystèmes, afin de financer la gestion des flux et la préservation des plages et récifs.

Les résultats sont là… sous conditions

 Lorsque ces politiques de tourisme durable sont bien mises en œuvre, l’impact est vraiment positif :

  • Elles réduisent la pression sur des zones naturelles fragiles (forêts, récifs coralliens, littoraux).
  • Elles créent des revenus directs pour les locaux : hébergement chez l’habitant, artisanat, restauration traditionnelle.
  • Elles valorisent des pratiques locales souvent oubliées, comme l’agrotourisme ou les savoir-faire artisanaux.
  • Elles incitent les voyageurs à adopter des comportements plus respectueux (limiter les déchets, privilégier les mobilités douces, consommer local).

Cependant, ces mesures nécessitent des contrôles rigoureux et un suivi sur le long terme. Sans cela, elles risquent de rester au stade de l’affichage.

Le risque du “greenwashing”

Le greenwashing reste une menace réelle dans le secteur du voyage, pour la simple et bonne raison qu’il y a beaucoup d’argent en jeu. Certains pays annoncent des plans ambitieux, mais continuent de promouvoir un tourisme de masse incompatible avec leurs objectifs environnementaux : croisières géantes, bétonisation des littoraux ou développement d’infrastructures gourmandes en ressources. 

Et puis il y a les mauvais élèves en matière de tourisme durable. Pour surfer sur la vague d’une belle reprise touristique depuis la crise du Covid, certaines villes ou régions n’hésitent pas à faire venir le plus de voyageurs possible, au détriment de l’environnement et des populations locales. On pense par exemple à Bali, à la Thaïlande, ou encore à Venise et Barcelone.

tourisme durable
Une plage de Thaïlande © THéo COurant

Vers un avenir plus équilibré ?

Il n’y a pas de secret, le succès du tourisme durable dépend autant des États que des visiteurs et des entreprises pour transformer des promesses en résultats concrets. Néanmoins, c’est de plus en plus un critère de sélection pour les voyageurs et il est fort à parier que les pays qui ne sont pas encore dans ce changement de politique risquent une perte de fréquentation dans les années à venir.

Avant de prendre vos billets d’avion, prenez le temps de vérifier si les engagements en faveur d’un tourisme durable de la destination reposent sur des actions mesurables et choisissez en connaissance de cause !

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