Crise touristique en Tanzanie

C’est une destination phare de l’Afrique de l’Est, qui attire chaque année des millions de voyageurs séduits par ses safaris légendaires dans le Serengeti, l’ascension du Kilimandjaro ou les plages idylliques de Zanzibar. Pourtant, depuis plusieurs mois, la crise touristique en Tanzanie s’intensifie. En voici les principales raisons.

🔴 Ce qu'il faut retenir :
  • Visa compliqué : demandes e-visa longues, bugs et frais (83$), visa à l'arrivée incertain et payant en cash.
  • Compagnies sur liste noire : vols limités, moins de lignes directes, prix en hausse et escales supplémentaires.
  • Assurance obligatoire : Zanzibar impose une assurance à 44$; risque d'assurance doublée si étendue au continent.
  • Impact sur le tourisme : chute des visiteurs (−33% pour les Français), appel à simplifier les démarches et mieux communiquer.

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Un parcours compliqué pour obtenir un visa

De nombreux touristes se retrouvent face à des difficultés administratives qui découragent la planification de leur séjour et c’est sans aucun doute un des éléments de la crise touristique en Tanzanie. 

En effet, avant de pouvoir se prélasser sur la plage ou explorer la savane, encore faut-il pouvoir entrer dans le pays : un visa est obligatoire, et ce n’est pas une mince affaire pour obtenir le Graal.

L’Ambassade de Tanzanie à Paris ne délivrant plus aucun visa, il faut donc faire une demande de e-visa sur le site du gouvernement. Or, les délais d’attente peuvent être très longs et il n’est pas rare que la validation (ou le refus) arrive la veille du départ, entraînant des incertitudes très inconfortables pour les voyageurs. Sans compter que l’application bugge souvent et que le tarif de 83$ par personne peut être un frein.

Les plus téméraires peuvent tenter d’obtenir un visa à l’arrivée, mais là encore rien n’est simple : vous devrez payer 50$ en cash, sans rendu de monnaie possible, et surtout sans aucune certitude que ce sera accepté par les autorités locales.

Crise touristique en Tanzanie
©Jürgen Bierlein

Compagnies aériennes placées sur liste noire : de quoi intensifier la crise touristique en Tanzanie

La situation est aggravée par la mise sur liste noire de certaines compagnies aériennes desservant la Tanzanie. En cause : des normes de sécurité jugées insuffisantes par l’Union européenne et d’autres organismes de régulation. Résultat : toutes les compagnies locales sont interdites de vols vers ou dans l’Europe, mais leurs avions continuent de voler à l’intérieur du pays ! 

Pour les voyageurs, cela signifie :

  • Des conditions de voyage sur place qui ne sont pas rassurantes du tout si vous devez prendre des vols intérieurs.
  • Moins de choix de vols directs vers Dar es-Salaam ou Zanzibar.
  • Une hausse des prix des billets sur les compagnies restantes.
  • Des escales supplémentaires pour rejoindre le pays.

Cerise sur le gâteau : à partir du 1er novembre prochain, une taxe supplémentaire de 90$ par personne sera appliquée sur les vols aller-retour pour aller en Tanzanie. 

Cette situation renforce dramatiquement la crise touristique en Tanzanie et nuit gravement à l’attractivité touristique du pays, qui perd en compétitivité par rapport à d’autres destinations africaines plus accessibles, comme le Kenya, l’Afrique du Sud ou la Namibie.

Crise touristique en Tanzanie
Zanzibar ©klimentgrozdanoski

Assurance voyage obligatoire

Autre mesure qui impacte directement les visiteurs : l’obligation de présenter une assurance voyage. Pour l’instant seule l’île de Zanzibar est concernée par cette mesure : pour pouvoir y entrer, chaque voyageur doit souscrire à une assurance santé locale, pour un montant de 44$ par personne.

Mais le gouvernement souhaite imposer la même obligation à sa partie continentale. Pour l’instant les modalités n’ont pas encore été communiquées, mais les professionnels du secteur craignent l’application d’une double assurance : une pour Zanzibar et une pour le reste du pays, avec bien sûr un tarif doublé pour les voyageurs qui font les deux destinations. 

Quelles conséquences pour le tourisme ?

La combinaison de ces trois facteurs – visa compliqué, assurance obligatoire et vols restreints – a un impact direct et accentue la crise touristique en Tanzanie. D’ailleurs, les chiffres sont là : selon le baromètre Orchestra de L’Echo touristique, le nombre de visiteurs français a baissé de 33% en août. Par conséquent, les professionnels du tourisme appellent les autorités à simplifier les démarches et à mieux communiquer pour éviter que cette crise n’endommage durablement l’image du pays.

La Tanzanie reste une destination de rêve, mais les voyageurs doivent désormais être mieux préparés avant leur départ. À terme, il reste à savoir si ces mesures permettront de renforcer la sécurité et la durabilité du tourisme, ou si elles risquent de détourner les visiteurs vers des pays concurrents.

Sources :

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