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Imaginez une île baignée par les eaux turquoises de l’océan Indien, reliée au continent par un passage en ferry, où le seul mode de transport autorisé est le vélo. Ce lieu enchanteur au large de Perth est aujourd’hui mondialement célèbre… et pour cause : il doit sa notoriété à un tout petit marsupial au « sourire » irrésistible, le quokka. Voici comment cet animal mignon et expressif a propulsé Rottnest Island sous les projecteurs, transformant une île tranquille en destination phare.

🔴 Ce qu'il faut retenir :
  • Le phénomène du “quokka selfie” a dynamisé le tourisme, avec une augmentation de près de 20 % des visiteurs sur Rottnest Island.
  • La vente de produits dérivés finance la conservation des quokkas et leur habitat, stabilisant leur population malgré un afflux constant de touristes.
  • Un tourisme durable est essentiel pour préserver l’écosystème fragile de Rottnest Island tout en offrant une expérience authentique aux visiteurs.

Résumé généré automatiquement

Le quokka, mascotte vivante au sourire naturel

Le quokka (Setonix brachyurus) est un petit marsupial originaire d’Australie-Occidentale, cousin des kangourous et des wallabies. Il mesure environ 50 cm de long, pèse autour de 2–5 kg, et vit en groupe sur Rottnest Island, où l’on trouve entre 8 000 et 12 000 individus ; environ 10 000 selon les estimations récentes.

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un quokka particulièrement amical

Son visage, naturellement doté d’une expression semblable à un sourire, le rend irrésistible aux yeux des visiteurs — un « trait whatsappien » avant l’heure, ancré dans sa physiologie mais magnifié par la photographie .

Naissance d’un phénomène viral : le “quokka selfie”

Le phénomène a véritablement démarré vers 2012, après la médiatisation du “quokka selfie” par le Huffington Post. Depuis, les réseaux sociaux — Instagram, TikTok, YouTube — se sont emparés de ce phénomène. Les hashtags comme #quokkaselfie ont explosé, avec des dizaines de milliers de publications de visiteurs.

Les médias relayent régulièrement des clichés d’icônes internationales posant aux côtés d’un quokka : Roger Federer, Chris Hemsworth, Margot Robbie, Lisa (Blackpink), et plus récemment Scott Eastwood, qui en février 2025 a partagé un selfie célébré par ses 5,2 millions d’abonnés.

Un boom touristique spectaculaire

Le succès viral a directement transformé le visage touristique de l’île. Juste après l’explosion du phénomène selfie, le nombre de visiteurs a augmenté d’environ 20 % abc.net.au. Voici les chiffres les plus marquants :

  • 2013 : ~490 000 visiteurs
  • 2017 : ~660 000 (augmentation de +30 %) 
  • 2018–19 : ~785 000 visiteurs (+21 %)
  • 2023 : plus de 800 000 visiteurs, soit +40 % par rapport à 2022, et même +7 % comparé à l’avant-COVID 

Cette affluence record a exigé des ajustements logistiques : augmentation des liaisons en ferry, création d’hébergements supplémentaires (lodges, cabines, éco-tentes), et élargissement des infrastructures. Les vélos restent le moyen de locomotion privilégié — Rottnest est une île sans voitures depuis 1931, traversée chaque année par des dizaines de milliers de cyclistes.

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Rottnest Island

4. Une synergie entre notoriété et conservation

L’influence positive du “quokka selfie” ne se limite pas au tourisme : elle bénéficie aussi directement à la conservation.

Financement et programmes

  • Les revenus générés par les visiteurs et la vente de produits dérivés (chocolats à l’effigie du quokka, kits “Adopte un quokka”) financent les actions de protection, comme le suivi des populations, le réaménagement d’habitats et la sensibilisation du public.
  • Les dons permettent au Rottnest Foundation et aux autorités de la conservation de continuer leur mission.

Succès scientifique

  • Des études montrent que la population de quokkas sur Rottnest reste stable, malgré les 800 000 visiteurs annuels.
  • Une recherche en 2019 a observé que les quokkas modifient leurs déplacements : ils évitent l’agitation humaine en se retirant la journée hors des zones touristiques, puis y reviennent le soir.

Préserver l’espèce vulnérable

  • L’espèce est classée vulnérable à l’échelle nationale. Sur le continent, elle est menacée notamment par les prédateurs exotiques (renards, chats), le changement climatique et les feux de forêt.
  • Sur l’île, en l’absence de prédateurs et grâce à des réglementations strictes (amende de 300 AUD pour nourrir ou toucher un quokka, jusqu’à 50 000 AUD et 5 ans de prison en cas de maltraitance), ces marsupiaux jouissent d’un environnement protégé.
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Bonnes pratiques pour un tourisme durable

L’équilibre entre visite et protection repose sur un tourisme responsable. Voici les recommandations clés :

  1. Distance respectée : garder 2 m entre vous et le quokka, ne pas toucher ni nourrir .
  2. Selfies éthiques : sans bâton télescopique trop intrusif, sans flash.
  3. Gestion des déchets : utilisation des poubelles adhoc, éviter la pollution.
  4. Sécurité routière : vélo en respectant priorités (piétons, quokkas, bus de service).
  5. Signalement : informer les rangers en cas d’animal blessé ou malade.

Ces consignes permettent à l’île de rester un sanctuaire favorable à l’espèce, tout en offrant aux visiteurs une rencontre authentique et respectueuse.

Quand partir et que faire sur l’île

Meilleure période pour voir les quokkas

  • Les mois de septembre à novembre sont idéaux : fin de saison des naissances, climat tempéré, présence de jeunes portés.
  • Les fins d’après-midis sont particulièrement propices aux rencontres avec ces animaux mignons.

Activités recommandées

  • Tour à vélo : contourner l’île, découvrir basins et plages emblématiques (The Basin, Pinky Beach).
  • Snorkeling et plongée : eaux claires baignées de vie marine.
  • Balades naturalistes : découverte des forêts d’eucalyptus et du littoral.
  • Visites culturelles : comprendre l’histoire de l’île — de « Wadjemup » (lieu des esprits) à son rôle dans la Seconde Guerre mondiale et les camps d’internement.
  • Événements : la “Quokka Birthday” (anniversaire de l’île), le Rottnest Channel Swim ou encore des campagnes estivales “Get Quokka Happy”.
Rottnest Island
Rottnest Island

Défis à relever et perspectives d’avenir

Enjeux écologiques

  • Bien que la population de quokkas soit stable, leur habitat reste sensible aux changements climatiques et au stress engendré par l’homme.
  • La gestion des flux touristiques atteint ses limites.

Actions en cours

  • La Réserve A‑Class, gérée par la Rottnest Island Authority, protège la flore et la faune.
  • Renforcement de la surveillance, programmes de micro-puçage et suivi scientifique de la population – avec soutien financier grâce au tourisme « quokka ».
  • Sensibilisation via les produits dérivés (ex : vente de chocolats “quokka”) et adoption symbolique pour collecter des fonds .

Conclusion : un sourire qui sauve un sanctuaire

Le quokka n’est pas simplement une star du selfie : il est, par son charme, la figure de proue d’un modèle de tourisme durable. C’est grâce à lui que Rottnest Island a appris à équilibrer attraction et préservation. Chaque visite, chaque photo respectueuse et chaque geste citoyen contribuent au maintien de ce fragile écosystème.

Alors, que vous rêviez de pédaler, nager, contempler ou sourire, faites-le avec conscience : Rottnest Island est aujourd’hui une leçon concrète : un petit sourire animal peut transformer le monde — à condition de savoir l’accueillir avec respect.

Sources

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