Le futur du tourisme animalier : vers un modèle plus éthique
Longtemps associé à des spectacles, des interactions directes et parfois des pratiques discutables, le tourisme animalier est en pleine mutation, notamment sous l’effet des attentes des voyageurs, de la pression des ONG et d’une prise de conscience collective. À quoi s’attendre dans les années à venir ? Décryptage d’une révolution déjà en marche.
- La pratique de spectacles et d'interactions (ex : tigres, éléphants, dauphins) cause souvent souffrance animale et exploitation commerciale.
- Les sanctuaires certifiés et réserves favorisent réhabilitation, transparence, et absence de contact physique avec les animaux.
- Observer la faune à l'état sauvage, avec règles strictes (distance, bruit, quota), réduit l'impact et promeut un tourisme plus éthique.
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Pourquoi le tourisme animalier peut poser problème
Nombreux sont les voyageurs qui, plongés dans un environnement si différent de leur vie quotidienne, ont envie de vivre des expériences au contact de la faune locale lorsqu’ils sont à l’étranger. Caresser un tigre dans un zoo en Thaïlande, monter à dos d’éléphant au Sri Lanka, faire un selfie avec un paresseux au Brésil, se baigner avec un dauphin en Polynésie… autant de moments magiques, mais qui contribuent à faire du mal aux animaux.
En France et en Europe, les touristes fuient de plus en plus les spectacles impliquant des numéros d’animaux, ce qui donne lieu à des fermetures très médiatisées, comme celle du parc aquatique Marineland en janvier dernier. D’ailleurs, la loi sur le bien-être animal interdira à partir de décembre 2026 les spectacles et le maintien en captivité d’orques et de dauphins dans l’hexagone.

Néanmoins, hors de nos frontières, c’est une autre histoire et la prise de conscience met du temps à se faire. Il faut dire que l’industrie basée sur le tourisme animalier est florissante et très répandue, surtout dans des pays où il n’y a aucun contrôle. D’autant qu’en général, les personnes qui participent à ce genre d’expériences ne pensent pas à mal et sont même souvent persuadées de bien faire en participant financièrement à la sauvegarde d’animaux maltraités ou qui ne survivraient pas en dehors de ces structures.
Or la réalité est souvent tout autre : capturés dans la nature puis élevés en captivité, ces animaux connaissent des sévices, bien cachés aux touristes de passage. Griffes des tigres arrachées, individus drogués pour ne pas être agressifs, élevage des bébés accéléré et réalisé dans la peur… Autant de pratiques réalisées uniquement pour le profit.
Vers un tourisme animalier responsable
De plus en plus de voyageurs refusent les expériences qui impliquent la captivité, la contrainte ou la mise en scène des animaux. Ils veulent désormais privilégier des rencontres animales authentiques, dans des environnements naturels et sans interaction intrusive.
Pour cela, l’un des piliers du tourisme animalier éthique est le développement des sanctuaires et des réserves certifiées. Contrairement aux zoos traditionnels ou aux parcs touristiques classiques, ces lieux ont pour mission première la réhabilitation, la protection ou le sauvetage d’animaux maltraités, mais sans exploitation commerciale. Ils se distinguent des autres par :
- l’absence de contact physique avec les animaux,
- des espaces vastes et naturels,
- la transparence sur le financement et les pratiques,
- des visites limitées pour réduire le stress animal.

Mais l’idéal pour ceux qui sont en recherche d’expériences en tourisme animalier reste d’observer les animaux dans leur environnement naturel, sans aucune forme de captivité. Ces activités se développent dans un cadre réglementé, avec des chartes de bonnes pratiques : distance minimale, bruit réduit, nombre limité d’embarcations ou de véhicules… L’objectif est clair : réduire l’impact sur les écosystèmes, tout en permettant des expériences extraordinaires, même si voir un animal sauvage demande de la patience. Ainsi, le voyageur devient alors observateur, et non acteur d’une interaction forcée.
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Le tourisme animalier est en plein changement, d’une part grâce à des décisions politiques de régulation, d’autre part grâce à des citoyens éclairés et mieux informés. Il y a fort à parier qu’à l’avenir, les voyageurs deviendront des acteurs de la protection des milieux naturels et pas seulement des spectateurs.
Sources :
- https://www.nationalgeographic.fr/animaux/2019/05/tourisme-animalier-la-grande-illusion
- https://www.inrae.fr/actualites/comment-tourisme-loisirs-plein-air-ont-modifie-notre-rapport-aux-animaux-sauvages
- https://foretnature.be/en/resume-foret-mail/limpact-du-tourisme-animalier-sur-la-biodiversite/