Aviation verte : où en sont les avions électriques et à hydrogène ?
Face à la crise climatique, le secteur aérien (responsable d’environ 2,5 % des émissions mondiales de CO₂) se réinvente. Depuis quelques années, compagnies, constructeurs et start-ups multiplient les initiatives pour décarboner au maximum et créer une aviation verte. Parmi les solutions envisagées, deux pistes se distinguent : l’avion électrique et l’avion à hydrogène.
- Electricité limitée : les batteries manquent d’autonomie, adaptées surtout aux courts trajets, coût vs performance encore problématique.
- Hydrogène prometteur : zéro CO₂ à l’usage, Airbus vise un avion commercial hydrogène d’ici 2035, mais production et stockage restent défis.
- Infrastructures nécessaires : aéroports et réseaux doivent évoluer pour stocker et fournir de l’hydrogène vert.
- Soutien public et privé : compagnies (ex. Air France-KLM, Lufthansa) et programmes comme Clean Aviation financent la transition.
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L’essor de l’avion électrique dans l’aviation verte
L’aviation électrique n’est plus une utopie, mais la technologie reste limitée par un obstacle majeur : l’autonomie des batteries, encore très insuffisante pour les longs courriers. De ce fait, plusieurs constructeurs développent des prototypes capables de transporter des passagers sur de courtes distances :
- Eviation Alice, un avion 100 % électrique, a réalisé avec succès son premier vol d’essai en 2022. Cet appareil de neuf places vise des vols régionaux d’environ 400 km.
- Heart Aerospace, une start-up suédoise, prépare le ES-30, un avion hybride électrique régional dont l’entrée en service est prévue pour 2028.
- Airbus travaille de son côté sur plusieurs projets, notamment EcoPulse, un hybride électrique qui explore l’efficacité énergétique des nouveaux systèmes de propulsion.
Même si ces projets sont prometteurs, plusieurs problèmes se posent. Tout d’abord, comme pour les voitures électriques, la fabrication et le recyclage des batteries sont très polluants. D’autre part, avions thermiques et électriques font quasiment le même bruit, donc il n’y a aucun gain de ce côté. Enfin, pour l’instant les tarifs sont au même niveau entre ces deux technologies, sauf que les capacités de l’électrique ne sont pas du tout les mêmes ! On peut donc se poser la question du rapport performance/coût…

L’avion à hydrogène : la piste la plus prometteuse pour les vols longs
L’autre grande innovation de l’aviation verte repose sur l’hydrogène, perçu comme le carburant du futur. Cet élément peut être utilisé de deux façons : soit dans une pile à combustible pour produire de l’électricité, alimentant ainsi des moteurs électriques, soit brûlé directement dans un moteur à combustion modifié, réduisant fortement les émissions. Airbus s’est ainsi engagé à lancer le premier avion commercial à hydrogène d’ici 2035, dans le cadre de son programme ZEROe.
L’hydrogène présente un fort potentiel environnemental : aucune émission de CO₂ lors de son utilisation, uniquement de la vapeur d’eau. Par contre, sa production et son stockage posent encore des défis majeurs. Il va par exemple falloir développer des infrastructures aéroportuaires adaptées et produire de l’hydrogène “vert”, c’est-à-dire issu d’énergies renouvelables.

Une transition soutenue par les compagnies et les gouvernements
Les compagnies aériennes et les autorités publiques multiplient les initiatives pour accélérer la transition :
- Air France-KLM, Lufthansa ou easyJet investissent dans des programmes de recherche sur les carburants alternatifs et les avions hybrides.
- L’Union européenne a lancé le programme Clean Aviation, doté de plusieurs milliards d’euros, pour soutenir la recherche et le développement dans l’aviation verte.
- Les aéroports commencent à se préparer : Toulouse, Amsterdam ou Oslo testent déjà des infrastructures pour accueillir des avions à hydrogène d’ici la prochaine décennie.
Si les avions électriques et à hydrogène ne sont pas encore prêts à remplacer les flottes actuelles, les avancées sont spectaculaires. En attendant, le développement des carburants d’aviation durables (SAF) permet de réduire dès aujourd’hui les émissions des vols commerciaux.