Comment l’Islande a échappé au surtourisme ? Focus sur une maîtrise réussie
Longtemps menacée par un afflux massif de visiteurs, l’Islande a échappé au surtourisme grâce à une transformation spectaculaire de sa politique d’accueil et au développement d’un modèle plus durable, plus équilibré et mieux géré. Aujourd’hui, l’Islande fait figure d’exemple en matière de régulation touristique. Mais comment y est-elle parvenue ?
- Politique nationale proactive: répartition des flux, nouvelles infrastructures et taxation locale pour protéger les sites naturels.
- Diversification des destinations: promouvoir l’Est, les Fjords de l’Ouest et le Nord pour réduire la pression.
- Rééquilibrage saisonnier: développement du tourisme hivernal (aurores boréales, activités) et tarifs attractifs.
Résumé généré automatiquement
Une stratégie nationale face à l’afflux de visiteurs
Suite à l’éruption de l’Eyjafjallajökull en 2010, puis à cause des réseaux sociaux, le nombre de touristes a explosé en Islande, notamment entre 2016 et 2019. Contrairement à d’autres territoires pris au dépourvu, le pays a réagi rapidement et si l’Islande a échappé au surtourisme, c’est surtout parce que le gouvernement a pris des mesures fortes dès les premiers signes de saturation :
- développement de nouvelles infrastructures touristiques,
- distribution des flux vers des régions moins visitées,
- encouragement des visites hors saison,
- taxation locale pour protéger les sites naturels.
Ainsi, en quelques années, le pays a réussi à transformer un phénomène potentiellement destructeur en opportunité économique maîtrisée.

La diversification des destinations : la clé du succès
Pendant longtemps, l’Islande était réduite à quelques lieux iconiques : le Cercle d’Or, le Blue Lagoon, les cascades du Sud… Résultat : embouteillages, dégradation des sols et tensions avec les habitants. Pour éviter cette concentration, le pays a lancé une politique de diversification pour inviter les voyageurs à sortir des circuits classiques.
Ainsi, plusieurs régions ont bénéficié d’investissements, de sentiers balisés et de campagnes internationales, comme l’Est (Austurland), les Fjords de l’Ouest (Vestfirðir) et le Nord (autour d’Akureyri). Cette stratégie a permis de répartir les flux et de réduire la pression sur les sites les plus populaires.
Le tourisme hivernal : une saisonnalité rééquilibrée
De plus, l’Islande a échappé au surtourisme, car elle a transformé l’hiver, autrefois une basse saison, en période phare :
- Mise en avant des aurores boréales,
- Développement d’activités hivernales (grottes de glace, randonnées, bains chauds…),
- Tarifs plus attractifs pendant l’hiver,
- Communication ciblée vers les voyageurs européens et nord-américains.
Résultat : les pics estivaux ont été atténués, tandis que la fréquentation hivernale a largement augmenté !

Des infrastructures modernisées et une communication forte pour protéger la nature
L’Islande a échappé au surtourisme, car elle a compris que la préservation de ses paysages volcaniques nécessitait des investissements massifs, respectueux et efficaces :
- parkings pour limiter le stationnement sauvage,
- passerelles en bois pour protéger la végétation fragile,
- toilettes et services basiques dans les zones isolées,
- entrées payantes dans certains sites naturels pour financer l’entretien.
Cette stratégie a permis à la fois de mieux accueillir les visiteurs et de protéger l’environnement, cœur du patrimoine islandais.
À lire également
Le pays s’est également illustré par des campagnes percutantes, dont le célèbre “Icelandic Pledge” (le serment islandais), un engagement volontaire invitant les touristes à respecter la nature. Affichée dans les aéroports, sur les réseaux sociaux et dans les hôtels, cette charte pédagogique a largement sensibilisé les voyageurs.
Si l’Islande a échappé au surtourisme, c’est aussi grâce au boom des voyages responsables
Au moment où le tourisme mondial se transforme et où les voyageurs sont de plus en plus nombreux à explorer la planète, l’Islande a su s’aligner avec leurs attentes. Engagement écologique, activités locales et durables, hébergements écoresponsables, circuits en petits groupes… autant de propositions cohérentes entre l’offre touristique et les valeurs du pays. Il a ainsi renforcé l’image d’une destination préservée, respectueuse, et surtout maîtrisée.
Aujourd’hui, on peut affirmer que l’Islande a échappé au surtourisme : l’île est passée d’une destination menacée à un exemple international en matière de gestion durable du tourisme. Et si ce modèle inspire désormais de nombreuses régions du monde, c’est qu’il prouve qu’un tourisme massif peut être compatible avec la préservation d’un territoire… à condition d’être pensé intelligemment.